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Introduction à mes vieux journaux qui puent

et très psychédéliques

Nous sommes en 2011, je débute une recherche doctorale sur la contre-culture que j’abandonnerai dès que j’aurai une vraie job, et dans le cadre d’un séminaire sur les archives, le groupe visite une exposition à la BANQ intitulée Contre-culture : manifestes et manifestations. On présente là toutes sortes d’artéfacts qui me sont plus ou moins familiers, et certains franchement inconnus, comme des numéros du journal Logos et la très intrigante revue Allez chier, devant laquelle Pierre Nepveu, qui nous accompagne, s’exclaffe : « Ah ! Yvan Mornard ! ».  Ça fait trop d’affaires nouvelles à computer en même temps, cependant que mes collègues du séminaire m’adressent toutes sortes de question intéressées et inconfortables ; c’est comme ça dans les études graduées, il suffit d’énoncer un champ d’intérêt pour en être consacré spécialiste, avant même d’avoir ouvert le premier livre. Je patine comme je peux en tentant de ne pas m’enfarger dans les abysses de mon ignorance.

Ainsi s’est initié une recherche personnelle qui a duré une dizaine d’années. Las des frigidaires atomiques que sont les archives nationales, j’ai procédé comme on devait le faire au temps de la contre-culture, j’ai ouvert le bottin, trouvé le nom d’Yvan Mornard, dont le nom de famille laissait peu de place aux homonymes, j’ai appelé au numéro et euh… il a répondu, très surpris de ce regain d’intérêt résolument tardif. Généreux, il nous a longuement parlé, à moi et mon éditeur, et nous a filé des collections complètes de ses revues, ainsi que les numéros de Logos qu’il avait en sa possession. Quant à Paul Kirby, je ne me souviens plus comment j’ai réussi à le retracer, probablement via sa compagnie de théâtre qui roulait encore jusqu’à tout récemment, la Caravan Stage Company, une troupe de saltimbanques itinérants qui, après s’être déplacé par des carrosses à chevaux, naviguait maintenant en bateau, présenter ses spectacles de par les mers. C’est de leur navire que lui et sa conjointe Adriana Kelder m’ont raconté en décembre 2014 l’incroyable aventure de leur journal Logos.

J’ai passé les années suivantes à tout numériser, puis à compléter ma collection en écumant le dark web et la dark librairie (le marché de seconde main, un racket tout particulier), puis à tenter de les mettre en valeur sur différents sites internet, d’une manière si désordonnée que j’en ai même oublié quelques-uns.  Alors au début de l’année, j’ai voulu faire le ménage dans tout ça, leur trouver une maison définitive, et me dire que ma job était faite, alors j’ai créé mon dernier site internet. J’estimais que ça me prendrait un mois, nous voici fin juin, et j’ai encore beaucoup de stock, et malheureusement pour moi, encore beaucoup d’autres idées. Mais voilà la première livraison de plusieurs, le dossier Logos ses multiples ramifications, sur mon site 1924.

(il faut cliquer sur le lien.

il n’y a rien d’autre à faire.)